Pour vous, qui suis-je ?

Je crois en Dieu,
le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre,
et en Jésus-Christ,
son Fils unique,
notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffer sous Ponce Pilate,
a été crucifié,
est mort
et a été enseveli,
est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu,
le Père tout-puissant,
d'où il viendra juger
les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint,
à la sainte Eglise catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.

Amen.

Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu !

Encore une béatitude au futur. La pureté de coeur, c'est par où pèche toute notre époque. Je ne fais pas exception. Nous sommes abreuvés d'images érotiques, par la publicité, dans nos divertissements, dans les films que nous regardons. La Sainte Famille nous donne l'image d'un amour conjugal heureux où la sexualité n'a pourtant pas de place. Marie et Joseph sont avec Jésus les antidotes à nos errances.

Le désir est frustration : il est désir de ce que l'on n'a pas. L'amour au contraire nous comble. Les coeurs libres de tout désir, de toute convoitise, verront Dieu.

Jésus nous demande de renoncer à nos vains désirs pour nous orienter vers l'amour. Ou plutôt, il oriente par ses paroles et son exemple notre Désir et tout notre être vers l'Amour.

Aimer demande une disponibilité et une liberté intérieures dont nous privent les incessantes frustrations et amertumes liées à nos désirs contrariés. A désirer ce que les autres autour de nous désirent et ce que les médias nous incitent à désirer, par mimétisme, nous sommes paradoxalement à la fois riches et malheureux. Une vie donnée aux autres, même dans un contexte laïque, dans l'action caritative ou humanitaire par exemple, à Médecins du Monde ou aux Restos du Coeur, ou le simple fait de cultiver l'amitié plutôt que de courir absurdement d'échec en échec après le grand amour, comble bien davantage que les caprices foisonnants de notre temps. Aimer en actes libère des vains désirs, purifie le coeur et le regard, confronte également à la souffrance, à la mort, à notre fragilité, à notre finitude, et au bout du chemin, il y a Dieu. Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social, était au départ incroyant mais son action l'a mené vers la foi chrétienne, vers Dieu.

Libère-nous, Seigneur, de nos caprices mimétiques, de nos idoles, qui nous conduisent à te rejeter ou à t'abandonner par d'invisibles mais incessantes omissions. Donne-nous, Jésus, à ton exemple, un seul Désir : celui d'accomplir au quotidien la volonté du Père. Si nous en sommes loin, Seigneur, pardonne-nous. Et guide-nous dans la paix et la joie vers la Vie éternelle, "toi qui enlèves le péché du monde". Amen.

Notre Père,
qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumets pas à la tentation
mais délivre-nous du mal.
Amen.

Je vous salue, Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus
le fruit de vos entrailles
est béni.
Sainte Marie,
mère de Dieu,
priez pour nous,
pauvres pécheurs,
maintenant
et à l'heure de notre mort.
Amen.

En ce dimanche de la Miséricorde, je voudrais parler de mère Térésa.

Nietzsche écrivait (avec cruauté) qu'il n'y avait qu'un chrétien et qu'il était mort sur la Croix. Parfois il ajoutait saint François d'Assise. Si l'on se prend à ce jeu des comparaisons, comment ne pas voir qu'il y a en mère Térésa plus encore qu'en saint François d'Assise ? L'Inde a eu Gandhi comme prophète et mère Térésa comme figure du Christ - la plus parfaite par sa pensée, ses actes et son rayonnement qui ait été depuis des siècles. Notre foi, en Occident, est bavarde. Mère Térésa nous montre par le don de toute sa vie et par ses actes ce que c'est qu'être chrétien.

Cependant, mère Térésa a connu pendant cinquante ans une terrible "nuit de la foi", comme on dit dans l'Eglise. Elle ne parvenait plus à croire en Dieu que d'une foi aveugle. Elle avait perdu le sentiment de la présence de Dieu qu'elle avait pourtant connu à l'origine de la fondation de l'ordre des Missionnaires de la Charité. Surmenage (elle dormait excessivement peu) ? Désespoir d'être confrontée quotidiennement à trop de souffrances sans que Dieu intervienne autrement que par son coeur à elle et par ses mains, et par ceux de ses collaborateurs et de ses frères et soeurs ? Cette "nuit de la foi" m'a remué, je le reconnais. Elle a entaché la confiance extrême que j'avais en elle.

Mais Dieu n'aime pas les comparaisons écrasantes : saint François d'Assise et mère Térésa ne seraient rien sans les personnes qui se sont jointes à eux. Et malgré ses souffrances intérieures, la pensée et l'exemple de mère Térésa sont réellement éclairants. Le quatrième voeu des frères et soeurs Missionnaires de la Charité est extraordinaire : "servir gratuitement et de tout coeur les plus pauvres des pauvres" !... Et la pensée de mère Térésa est également d'une force incomparable. Ce n'est pas une intellectuelle. Elle "voit" Dieu, elle "voit" Jésus en tout être humain. Sa pensée est proche du stoïcisme antique. L'abbé Pierre et soeur Emmanuelle nous tournent vers l'action humanitaire. Mère Térésa, elle, nous tourne plus sobrement vers nos proches ! C'est eux dont nous devons voir la souffrance, c'est aux que nous devons d'abord aimer !

J'ai pris au sérieux mère Térésa comme... théologienne ! Jésus "est" la Parole, le Verbe de Dieu. Ce qu'il dit parle de Dieu mais aussi ce qu'il fait. Mère Térésa agit comme Jésus (avec les miracles en moins) et sa pensée est, à l'égal de ses actes, d'une puissance incomparable... par sa simplicité ! Elle savait trouver les réponses qui allaient droit à l'essentiel, en peu de mots. Par exemple, sur sa "carte de visite" qu'elle remettait à ses collaborateurs, elle écrivait :

Le fruit du silence c'est la prière.
Le fruit de la prière c'est la foi.
Le fruit de la foi c'est l'amour.
Le fruit de l'amour c'est le service.
Le fruit du service c'est la paix.

Puissions-nous entrer tous dans cette dynamique. Bienheureuse mère Térésa, qui êtes auprès de Jésus-Christ, priez pour nous. Amen.

Il n'est pas toujours facile de le dire. Il n'est pas toujours facile de l'écrire. Quand on a le coeur lourd, en particulier, on n'a pas envie de pousser un cri de joie... Les ennuis de santé des uns et des autres, les siens propres et ceux de ses proches, de ses amis, les souffrances accumulées qui font de notre vie cette "vallée de larmes" dont parle avec justesse le Salve Regina, les problèmes de famille également et les soucis liés au travail, tout conspire à nous détourner de la joie pascale sitôt franchies les portes de l'église. La joie de la résurrection ne s'éprouverait qu'à la messe et ensuite, il n'en resterait rien. Que Jésus soit ou non ressuscité, qu'est-ce que cela change dans ma vie ? Si Jésus est ressuscité et si je demeure croyant, ces problèmes, ces ennuis, ces soucis qui m'accablent lourdement n'auront pas le dernier mot ! Bien sûr, la souffrance demeure et le peuple des baptisés gémit avec l'humanité entière de ne plus voir comme dans l'Evangile la couleur des miracles, ou de ne plus la voir qu'épisodiquement. Je veux cependant faire cet effort vers la lumière, cet effort qui cette année me coûte, pour proclamer avec toute l'Eglise que Jésus est bel et bien ressuscité ! Il était mort pour de bon, il est ressuscité pour de bon également. Sa résurrection est tout ce qu'il y a de plus réelle et par l'Esprit Saint qui demeure en nous ainsi que par la grâce de la Communion, de l'Eucharistie, nous y avons part, même modestement ! Jésus est ressuscité et mon coeur chante ! Tout ce qui me paraît impossible est possible parce que Dieu existe et parce qu'à Lui, rien n'est impossible, pas même de ressusciter un mort ! Jésus est ressuscité, Jésus est redevenu vivant, et vivant à jamais ! La vie est plus forte que la mort, la résurrection est plus forte que nos tombeaux, que nos tombeaux intérieurs mais aussi extérieurs, plus forte que les tombes ou les fosses communes ou les bûchers où finissent nos cadavres. Ces cadavres sont appelés à revivre. Les âmes des morts, d'abord, vont droit auprès de Dieu, comme le suggèrent les paroles du Christ au bon larron de l'Evangile, et la résurrection concernera aussi les corps, nos pauvres corps que nous pouvons croire perdus après qu'ils aient brûlé ou pourri. Jésus est ressuscité et le feu de son amour embrase et embrasera le monde pour le purifier de toutes les souffrances et de tout le mal qui l'habitent. Avec toute l'Eglise, avec soeur Emmanuelle qui est auprès du Père, je le redis avec confiance une dernière fois : Jésus est ressuscité ! Amen. Alléluia !

Je confesse à Dieu tout-puissant,
je reconnais devant mes frères,
que j'ai péché
en pensée, en parole, par action et par omission ;
oui, j'ai vraiment péché.
C'est pourquoi je supplie
la Vierge Marie, les anges et tous les saints,
et vous aussi, mes frères,
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Amen.

Notre Père,
qui es aux cieux,
que ton Nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui
notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumets pas à la tentation
mais délivre-nous du mal.
Amen.

Je vous salue, Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus,
le fruit de vos entrailles,
est béni.
Sainte Marie,
mère de Dieu,
priez pour nous,
pauvres pécheurs,
maintenant
et à l'heure de notre mort.
Amen.

Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !

Encore une béatitude au futur. Le Royaume de Dieu est aux pauvres de coeur et aux persécutés pour la justice. On "obtient miséricorde" dès cette vie parce que l'amour donné appelle l'amour reçu, avec des persécutions toutefois, et on l'obtient pleinement seulement dans la vie éternelle.

La symétrie des deux parties de cette béatitude rappelle le Notre Père : "pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi (Jean-Paul II dans ses prières personnelles en français omettait de dire "aussi") à ceux qui nous ont offensés". La miséricorde est un amour qui pardonne : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font".

La miséricorde est l'amour maternel de Dieu, comme le fait observer André Chouraqui à travers sa traduction de la Bible, qui pardonne et tourné vers la souffrance de l'autre (la "miséricorde" c'est avoir au "coeur" la "misère" de l'autre, explique-t-on parfois). La miséricorde cherche à "servir premier le plus souffrant" comme dit l'Abbé Pierre.

Dans les circonstances difficiles de la vie où l'on se retrouve comme le Christ en butte à la persécution, souvenons-nous, dès cette vie, que face à ceux qui nous détestent, nous pouvons l'espérer légitimement : "Si tu les aimes, ils t'aimeront !" Dieu aime et aimera ceux qui aiment mais les hommes aussi aiment ceux qui les aiment, pour la plupart, en vertu des lois des sentiments et de l'imitation. De même pour le pardon : on pardonne aisément à qui pardonne aisément, même si quelques-uns gardent et garderont le coeur endurci. Pourquoi aime-t-on tant Mère Térésa, l'Abbé Pierre ou Soeur Emmanuelle ? Parce qu'on voit bien qu'ils aiment !

Alors : aimons !